« Avec Les 400 coups, François Truffaut entre dans le cinéma moderne comme dans le collège de nos enfances. Enfants humiliés de Bernanos. Enfants au pouvoir de Vitrac. Enfants terribles de Melville-Cocteau. Et enfants de Vigo, enfants de Rossellini, bref enfants de Truffaut, expression qui passera à la sortie du film dans le langage public. On dira bientôt les enfants de Truffaut comme on dit les lanciers du Bengale, les empêcheurs de danser en rond, les rois de la mafia, les fous du volant, bref encore, les drogués du cinéma. Dans Les 400 coups la caméra du metteur en scène des Mistons sera de nouveau, non pas à la hauteur d'homme comme chez le père Hawks, mais à hauteur d'enfant. Et si on sous-entend arrogance, quand on dit hauteur à propos des plus de trente ans, on sous-entend beaucoup mieux, quand on dit hauteur à propos des moins de seize ans: on sous-entend orgueil, bref toujours, les 400 coups sera le film le plus orgueilleux, le plus têtu, le plus obstiné, et en fin de compte, le film le plus libre du monde. Moralement parlant. Esthétiquement aussi. Les objectifs dyaloscopiques réglés par Henri Decae nous en ficheront plein la vue, comme ceux de La Ronde de l'aube. Le découpage sera vif et aéré, comme celui des Passions juvéniles. Le dialogue et les gestes mordants, comme dans Baby Face Nelson. Le montage délicat comme celui de La Déesse. La précocité montrera le bout de l'oreille comme dans Le Gaucher. Ces titres ne s'échelonnent pas au hasard sous les touches de ma Japy électrique. Ce sont ceux qui font partie de la liste des dix meilleurs films de l'année 1958 selon François Truffaut. Charmante et belle famille à laquelle Les 400 coups s'intégrera parfaitement.
Pour nous résumer que dire ?
Ceci: Les 400 coups sera un film signé
Franchise.
Rapidité.
Art.
Nouveauté.
Cinématographe.
Originalité.
Impertinence.
Sérieux.
Tragique.
Rafraîchissement.
Ubu-Roi.
Fantastique.
Férocité.
Amitié.
Universalité.
Tendresse. »
C'est en ces termes que s'exprimait Jean-Luc Godard, dans "Les cahiers du cinéma" en février 1959, à propos du premier long-métrage de François Truffaut.
Tout était dit et si bien dit.
Relisez ce texte, assez rapidement, avec véhemence même comme il sied aux œuvres qui témoignent de la jeunesse, de l’ardeur et de la passion.
Vous entendrez alors comme un écho aux Quatre cents coups, premier film génial et tendre d’un auteur de cinéma.
Précipitez-vous ensuite dans une salle pour y subir le ravissement qui saisissait François Truffaut lorsque le lion de la Goldwyn ou la fanfare de la Fox apparaissaient sur l’écran magique.
Quelques liens :
http://www.abc-lefrance.com/fiches/400coups.pdf
http://www.quartzfilms.com/writing/truffautintro.htm
http://www.krinein.com/cinema/Aventures-d-Antoine-Doinel-4971.html
http://www.forumdesimages.net/fr/alacarte/htm/LEPARISDE/TRUFFAUT/content.htm
http://www.fluctuat.net/cinema/dossiers/truffaut/truffaut.htm
http://collegeaucinema37.free.fr/html/Main/400coups.htm
http://archives.arte-tv.com/fr/archive_14913.html
http://www.deficulturel.net/modules/soapbox/article.php?articleID=48
Le diaporama
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